Paris Games Week se veut être le salon des fans de jeux vidéo. C’est d’ailleurs le dernier rescapé d’une série noire que je m’en vais vous conter ici même…

Retour en arrière

Petit retour en arrière pour vous rappeler ce qu’était Paris Games Week avant d’être ce qu’il est (si vous me suivez).

Avant d’être Paris Games Week, on l’appelait le « Festival du Jeu Vidéo » (FJV pour les intimes). La dernière édition s’est tenue en 2010. On parlait alors d’une gueguerre entre les organisateurs des 2 salons puisque le premier Paris Games Week (PGW pour les intimes) s’est déroulé justement cette fameuse année 2010.

Déjà, PGW faisait la différence en n’invitant que les « grands » de ce monde. Fini les petits studios. Bonjour les Sony, Microsoft et autres mastodontes.

En fait, et pour être précis, c’est le SELL (ça fait un peu mafia, vous ne trouvez pas ?!), le fameux Syndicat des Éditeurs de Logiciels et de Loisirs qui, ne trouvant pas que les 2 salons, alors présents sur ce bas monde, correspondait à leurs attentes, décida de tout fermer pour ouvrir leur propre salon. On n’est jamais mieux servi que par soit même, non ?!

Quoi ? J’ai parlé de 2 salons ? Ah oui, il y avait également le Micromania Game Show, organisé par l’enseigne du même nom. Bon, il faut dire ce qui est, présenté de façon plutôt ringarde par l’animateur Marcus, ça ne vole plus très haut. N’empêche que lui (le salon, pas Marcus), il existe encore même s’il se déroule désormais sur une journée dans un cinéma. Le FJV, quant à lui a sombré cette année là.

De sont côté, le Festival du Jeu Vidéo avait déjà fait un peu table rase sur les petits studios. En effet, avant d’être ce qu’il était, le FJV avait racheté le Monde du Jeu. Un salon plutôt sympa, mais peut-être un peu trop axé jeu de plateau et de je rôle. C’était en 2005 et les jeux vidéo n’avaient pas encore l’apparence qu’ils ont aujourd’hui.

Donc, le Monde du jeu fusionne avec le Festival du Jeu Vidéo qui lui-même fusionne avec Paris Games Week qui lui même appartient au SELL.

Et aujourd’hui ?

Et aujourd’hui, on ne trouve plus de petit studio. Trop cher ? Pas intéressant pour le SELL dont le but est quand même de vendre un maximum de jeux pour Noël. Mais alors, pourquoi avoir comme exposant Coca Cola Zéro (qui ne fait pas de jeu), Fise Xperience Serie (qui fait des compèts de rollers, skate et autres trucs qui roule), Unives du Bonbon (qui fait quoi donc à votre avis ?) et j’en passe. Hein ? Franchement ? Ce n’est pas ridicule ça ?

Fini les studios amateurs qui présentaient leur petites créations sympas. Fini les rôlistes qui se baladaient en tenu de chevalier, place aux cosplayers qui se baladent en tenue bien plus sexy !

L’édition 2011 a été un vrai cauchemar pour ceux qui ont eu la mauvaise idée d’y aller : trop de bruit, et trop de jeux de danse. Rien de bien passionnant. Je ne comprend pas que l’on passe du temps dans un salon comme celui-ci. C’est une perte inutile puisqu’il s’agit, ni plus ni moins, que de vous assommer avec les pubs que vous verrez à partir de décembre sur votre lucarne à blaireaux.

Sincèrement, payer pour vous faire matraquer de publicité à gogos, il faut être… gogo.

Et les éditeurs dans tout ça ?

C’est bien là le problème : hormis la télévision qui est payée s’amuse à filmer les dernières nouveautés (les journalistes sont invités gracieusement en avant première, avant même les blogueurs, à venir déguster le champagne et ont un pass gratuit pour les autres jours), quel joueur va être intéressé par ce salon ?

Un petit éditeur n’a pas les moyens de se payer une place dans ce salon. Quand bien même il aurait les moyens, comment rivaliser avec la sono des gros éditeurs, les hôtesses sexy et les écrans surdimensionnés ?

En gros, si l’on compare la listes des membres du SELL et la liste des exposants, hormis les bonbons, ce sont les mêmes ou presque.

Bref. Petits éditeurs, blogeurs non influents et autres « je m’y crois », passez votre chemin, ce n’est pas pour vous !

Et l’avenir alors ?

Il y a quelques années, j’aurais fait en sorte de monter un évènement dédié aux refoulés.
Bon… Le temps passe.
Aujourd’hui, je me contente de regarder. C’est déjà pas mal. L’année prochaine, je ne regarderais même pas. Je parlerais de mon jeu, ce sera plus passionnant pour moi et je ne perdrais pas une heure à écrire des idioties sur un salon qui ne mérite même pas qu’on s’y attarde.

Même au sein des amateurs, passionnés et petits éditeurs, il arrive que l’on se tire dans le pied. Alors franchement, quel intérêt ?!

Peut-être que de simples apéroweb feront l’affaire. Ou des minis conférences d’un soir. Ou de simples ateliers. Bref, quelques évènements récurrents, plus simples à organiser, permettant un partage plus régulier, non pas des produits commerciaux, mais du savoir. Peut-être… Y’a des partants ?!