Le chauffeur venait de remonter. David patientait dans la voiture. Il pensait à cet  » ami  » Prélude. Qui cela pouvait bien être ? Un ancien ami de faculté qui voudrait lui faire une bonne blague ?

Une voiture venait d’arriver de l’autre côté de la barrière. Une personne sortie. Un militaire. Il était comme dans les films de guerre pensa David. Les décorations remplissaient l’avant de sa veste. Il s’approcha de la voiture où se trouvait David. Le chauffeur ouvrit la fenêtre.

–  » Bonjour Messieurs. Ne perdons pas de temps, suivez nous !  » Dis le militaire en regardant David.

Le militaire regagna sa voiture et la barrière s’ouvrit. David regardait autour de lui, la base militaire où il avait passé dix mois de sa vie. Il n’y avait pas beaucoup de changement. L’herbe toujours aussi bien tondue, les allées toujours aussi propre. Les mêmes bâtiments. Juste les décors avaient changés. Il s’agissait de chars. C’étaient les chars que David avait eu l’occasion de voir fonctionner et qui, maintenant, avaient remplacés les vieux chars qui servaient de décors. Cela fit sourire David.

Les voitures se dirigeaient vers un endroit de la base que David ne connaissait pas. Elles arrivaient à un autre poste de garde. Un militaire en sorti. Il ne portait pas le béret  noir comme tout les autres. Celui-ci avait un trait rouge au dessus qui partait de l’arrière pour se terminer devant. Il discuta cinq bonnes minutes avec le chauffeur de la première voiture puis, retourna à son poste. La barrière s’ouvrit sur un chemin de terre entouré d’un double grillage. Tout les dix mètres, une pancarte indiquait que ce grillage était électrifié. Un petit chemin longeait les grillages de chaque côté et l’on pouvait y voir de temps en temps deux gardes armés faire leur ronde. La route semblait interminable. Caillouteuse à souhait. Au delà des grillages, c’était la forêt. Une forêt bien entretenue, presque artificielle pensa David.

La route commença à s’enfoncer. On ne voyait plus les grillages sur les cotés, mais juste des rochers. Et soudain, les voitures s’arrêtèrent devant une énorme porte en métal entourée de béton. D’énormes blocs de béton. David avait visité d’anciennes fortifications de la ligne Maginot, mais rien de semblable. Même le Simserhof, situé à proximité de Bitche, semblait petit à côté de cette porte. Mais David n’était pas au bout de sa surprise.
La grande porte s’ouvrit lourdement en coulissant sur le côté gauche sans faire le moindre bruit. Derrière la porte, une nouvelle route, éclairée par de multiples projecteurs accrochés de chaque côté, s’enfonçait dans les profondeurs de cet ouvrage. Cette route était faite de zigzag incessant, certainement pour empêcher le souffle d’une bombe atomique pensa David.

Ils roulèrent pendant cinq bonnes minutes avant d’arriver dans une grande salle, ou plutôt un parking. Six autres véhicules s’y trouvaient déjà.

Les murs étaient recouverts d’une peinture grise. Une peinture jaune indiquait la position des portes. David chercha en vain une petite loupiote indiquant la sortie de secours. Il se mit à rire alors en disant au gradé qui les avait emmené ici :

–  » Cette construction est illégale, il n’y a pas de sortie de secours ! « 

Silence.

–  » Bon, excusez-moi, ce doit être les  nerfs. Dit David.